Le lac Léman
souvenirs d'un naturaliste
par
Olivier Gonet
Docteur es Sciences
Dans les années 1960, comme la plupart de mes amis de l'époque, j'avais un pied posé sur le douillet duvet universitaire suisse et un autre dans le petit monde de la recherche scientifique. Cette situation bipède me donnait de très grandes satisfactions.
A l'époque, dans nos laboratoires, il n'y avait ni ordinateurs, ni matériel compliqué. L'atmosphère puait l'acide chlorhydrique et des petits morceaux de plafond jaunâtre tombaient parfois sur nos microscopes en laiton. En revanche, il y avait des millions de livres poussiéreux qu'il fallait consulter du haut d'une superbe échelle coulissante en bois verni.
L'écologie n'était pas encore à la mode, l'aventure spatiale n'avait pas encore vraiment commencé. Il fallait encore découvrir la nature pas à pas et cela invitait au respect des observations ponctuelles.
Pourtant, les progrès techniques nous avaient déjà beaucoup marqué. Une génération avant la nôtre, les sciences naturelles entraînaient encore les hommes vers des aventures incroyables. La recherche d'un fossile rare impliquait des mois de voyage en bateau à vapeur, des chevauchées à travers les déserts, des feux de camps à la crotte de chamelle et des sacs pleins de dictionnaires qui se lisent à l'envers.
C'était la génération de nos professeurs et, naturellement, il nous en restait quelque chose.
Tout ceci a bien changé aujourd'hui. Les satellites déversent des fleuves de données en continu Elles sont ensuite examinées en vrac par l'ordinateur. C'est beaucoup plus efficace mais le charme artisanal, le joli du "fait à la main" s'est un peu perdu.
Voici quelques articles parmi ceux que j'ai publié à l'époque. J'ai dû les résumer et les simplifier mais j'en ai conservé les idées principales et les conclusions.
L'auteur serait enchanté de lire vos commentaires, critiques ou suggestions (e-mail: ogonet@ctv.es). Soyez assuré qu'il vous répondra personnellement.